Souvent, lorsque tu entends parler d’érotisme, cette notion est souvent associée à l’idée de « pimenter son couple ». Comme si, pour que ça soit bon à deux, il fallait que ça pique, que ça chauffe. Avec cette question de comment développer son érotisme, je souhaite aborder le rapport à son énergie sexuelle.
Qu’est-ce que l’érotisme ?
C’est un sujet que j’ai abordé dans un épisode du podcast (à écouter ici). L’érotisme désigne l’ensemble des phénomènes qui éveillent le désir sexuel. On vient toucher aux sens et à leur exaltation. L’érotisme va venir titiller, réveiller notre univers sensuel et imaginaire. C’est un domaine dans lequel nous avons une position active – à l’instar du porno, où la personne qui en consomme est sur une posture un peu plus passive (surtout avec le porno mainstream).
L’érotisme a toujours été un sujet de prédilections dans les arts (la poésie, l’écriture, la photo et autres représentations iconographiques, etc.).
Développer son érotisme et son énergie sexuelle
L’érotisme est un domaine qui se cultive, en tout cas, c’est la philosophie que je partage. Comment y parvenir ?
La première étape – qui est davantage une étape en amont (non non, je n’utiliserai pas le mot « préliminaire » !) est de savoir pourquoi tu souhaites développer ton érotisme. Toutes transformations devraient être un mouvement pour et par soi. L’autre n’a pas à t’imposer quoique ce soit.
Ensuite, afin de rentrer dans le vif du sujet, voici quelques conseils pour se (re)connecter à cette partie de toi-même :
- S’approprier ou se ré-approprier son corps : comme je le partageais dans le live que j’ai fait avec ma S Life, je disais « et si on arrêtait de se regarder en morceaux ». Notre corps est une entité toute entière et pas juste des morceaux de corps. Ré-éprouver son corps, être en mouvement, le regarder, etc. est essentiel pour se commencer à caresser l’érotisme de son corps et appuyer celle de son esprit.
- Développer sa culture érotique : Pas besoin de dévaliser les rayons de littérature Arlequin pour développer sa culture érotique. Développer sa culture érotique permet de nourrir son imaginaire afin de faciliter l’expression de ses désirs. J’aborderai ce sujet dans un prochain article mais tu peux passer par toutes les formes d’Art possible. Néanmoins, attention au discours hétéro-normé ou phallocentré de certaines productions/réalisations.
- Jouer : l’érotisme suppose du jeu, que ça soit seul.e ou à deux (ou plus !). L’érotisme vient mobiliser l’imaginaire et notre imaginaire – tout ce monde interne était celui à travers lequel nous nous amusions étant enfant. Développer son érotisme, c’est peut-être oser mettre en avant une partie de ta personnalité avec laquelle tu n’es pas familièr.e. Tu peux imaginer un animal (un félin, un papillon, etc.) ou bien une créature légendaire (sirène, licorne, etc.) qui permet de vibrer différemment. Cela peut servir de support avant de se sentir plus à l’aise avec l’idée.
- Comprendre tes inhibitions : il arrive que tu n’oses pas parce que tu as grandi avec tel ou tel discours. Ou bien, certains mots étaient associés à tout ce qui pouvait toucher de près ou de loin la sexualité, le corps, etc. As-tu vécu des expériences douloureuses ? Traumatiques ? De ce fait, susciter chez toi ou l’autre l’érotisme te semble dangereux et/ou impossible ?
- Mobiliser sa sensorialité : nos corps possèdent plusieurs sens : les plus connus étant ceux conceptualisés par Aristote (vue, ouïe, odorat, toucher, goût). Néanmoins, la recherche montre que nous avons une rapport multisensoriel avec notre environnement donc que lorsque nous sommes connectés à un sens, il n’est jamais vraiment seul (par exemple, la perception auditive peut être fortement influencée par la perception visuelle). Ce d’autant plus nous avons plus de sens que ces 5 sens. As-tu déjà entendu parler de la thermoception (ressentir les températures), la nociception (ressentir la douleur), l’équilibrioception (maintenir son équilibre), la proprioception (localiser nos membres sans même les regarder), la perception du temps…Bref, nos sens nous permettent de percevoir et entrer en relation avec le monde qui nous entoure. Ils nous offrent une base de données immenses, s’en priver revient à se couper de tout ce que nous pouvons ressentir. Ce d’autant plus que ce que nos sens perçoivent vont avoir un impact sur notre état psycho-émotionnel. Par exemple, si je parle d’autoérostisme : si je me touche là, qu’est-ce que je ressens et quelle(s) pensée(s) cela vient provoquer chez moi ?
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